Japonisme
Ce pas de côté, qui marque le deuxième temps de sa pratique, le peintre l’a fait, comme nombre d’artistes avant lui, par le biais d’un ailleurs : le Japon. Déjà fasciné par la riche culture nippone, à l’instar de Bracquemond, Monet, Bonnard ou Degottex, Hugo Capron part en résidence à la Villa Kujoyama, à Kyoto en 2019. Abandonnant à la France certains réflexes, les toiles et les couleurs qu’il utilisait, il laisse le hasard guider ses nouvelles réflexions picturales.
Piqué par la découverte d’un catalogue datant du début du XXe siècle où sont présentées, en vues d’être commercialisées aux États-unis, les prouesses pyrotechniques d’alors, et mû par son passé d’imprimeur, son vif intérêt pour les estampes s’éveille. Il l’exprime dans sa série des feux d’artifice, mêlant les festivités d’antan à la culture contemporaine. Ici la figuration se révèle doucement. Bien que toujours contrainte à un cadre précis, celui infranchissable délimitant la toile, l’impulsion, la joie et la vigueur apparaissent dans la contrainte du tissu rectangulaire.
Il en va de même pour le motif du « poisson » qui, bien qu’étant repris dans la totalité de la série des carpes, jouit d’une certaine liberté. Visqueux, impossible à attraper à mains nues, il se dérobe. Gravitant autour des trois points récurrents que sont la nageoire, la bouche et l’œil, il se décline, s’ouvre. Ici, le mouvement, permis par la peinture à l’huile, est assumé. Un nouveau pont apparaît entre l’usage d’une matière employée par les générations de peintres occidentaux ayant façonné une histoire de l’art mondialement admise, et le sujet même de la peinture.