Exposition – Les Coraux de Darwin

Dans Les coraux de Darwin, le philosophe et historien de l’art Horst Bredekamp dévoile la structure corallienne foisonnante (plutôt qu’arborescente) de la pensée de Charles Darwin. Il souligne l’analogie entre les esquisses du naturaliste anglais (constituées d’une suite de mise en réseau et de connexions de lignes et de lignées au développement anarchique) et la genèse de sa théorie de l’évolution.

Comme l’équipe de l’école d’art l’a déjà expérimenté à travers d’autres projets d’expositions, Les coraux de Darwin rassemble les œuvres de trois riches collections publiques: celles des Frac limitrophes de Belfort.

Le choix s’est porté sur des œuvres qui toutes à leur façon organisent des liens et des réseaux, que ce soit par l’assemblage, le collage, le dessin, la photographie, la video ou encore dans des expériences « artistico- chimiques ». Ce qui fait communauté et unité c’est que toutes ces oeuvres tissent avec le vivant et la pensée et s’originent dans la mise en place de méthodologies et de process d’observation qui peuvent se confondre avec ceux mis en place par les sciences naturelles. Ce que souligne l’exposition c’est bien aussi la parenté d’intérêt et de méthodologie avec les sciences du vivant fondées sur l’observation et l’expérimentation. Les œuvres proposent d’autres formes pour observer et faire l’expérience du vivant, en hybridant les sciences de l’observation issues des pratiques naturalistes, les collections d’histoire naturelle et cabinets de curiosité avec les pratiques et savoir-faire spécifiques à l’art. Dessinant ainsi des analogies entre créer, croître, évoluer et penser.

Un commissariat de Barbara Puthomme et Jean-Marie Boizeau.