En un siècle et demi d’existence, la radio est passée du statut de révolution technologique et culturelle à celui de commodité domestique, et même d’instrument de communication presque désuet. Derrière la familiarité du poste radio se déploient pourtant à l’infini les mystères des radiations : un éther électromagnétique auquel on a jadis attribué rien de moins que la vertu de donner sa cohésion au monde, et dont on mesure aujourd’hui un peu mieux à quel point il agi sur l’univers, de l’échelle de l’atome jusqu’à celle du cosmos.
Nos corps sont, il est vrai, fort mal équipés pour percevoir les ondes électromagnétiques. Nos yeux ne traduisent en couleurs qu’une infime partie du spectre, tandis que leur nature vibratoire nous reste insaisissable. Pour autant, l’exploitation technologique les a rendues omniprésentes : les ondes transmises par nos téléphones, nos ordinateurs, nos fours à micro-ondes, nos satellites ou les drones qui nous surveillent baignent nos existences physiques, régissent nos existences sociales et produisent la réalité médiatique et communicante de notre monde.